Sometimes I hate white people
Pensez-vous qu'il est comprehensible qu'une personne issue d'une minorité (africaine, latine, asiatique...) haïsse les blancs ?
J'en arrive à ce constat car de plus en plus de mouvements issus de
minorités rejettent l'homme blanc dans bon nombre de domaines dont le
Hip-Hop, les minorités accusant en effet les blancs de violer leur
culture et de la transformer en une soupe insipide.
Est-ce légitime ou non ? Je ne pourrais m'empêcher de penser "oui".
C'est en efet bizarre, mais depuis quelques
temps, le syndrome Elvis a fait son apparition : l'exemple même du fait
que les blancs dérobent le patrimoine noir. Dernièrement, il y a eu le
cas Eminem, ce dernier ayant été accusé de racisme suite à l'écoute
d'un freestyle malheureux dans lequel notre blondinet disait qu'il ne fallait jamais sortir avec des putes nègres / car elle ne veulent que votre argent.
Les relents racistes sont également légions au sein de la scène ragga
avec des figures comme Sizzla qui hait ouvertement les Blancs.
Lauryn Hill le disait : "Je préfère qu'un Noir meurt plutôt qu'un
Blanc achète mon CD !" Une copine asiat' était à Harlem et voulait
acheter un CD d'instru pour son copain, un de mes meilleurs potes. Le
vendeur d'un bouiboui harlemite demande alors à ma copine si son copain
rappait, d'où il venait, etc. Il lui demande alors sil est blanc, ce
qui est le cas. Le vendeur refuse alors de lui vendre le CD, sous
prétexte que son futur beneficiaire est un blanc!
Et ce n'est pas rien, des prédicateurs parcourent les rues à
longueur de journées en accusant le démon blanc d'horreur. Un black
d'Harlem s'est d'ailleurs fait tabasser car il était sorti avec une
blanche.
C'est étrange, mais je peu trouver en tout cela quelque chose de légitime.
Le communautarisme devient legion et plus j'y pense plus je trouve que si ce n'est la solution, s'en est peut-être une; Car "Races" est un terme qui ne fait plus écho qu'à
"racisme", tout simplement. Et cette idée de légitimité donne
naissance à une forme de scission et, par conséquent, au racisme.
Lors
de mon dernier petit passage à NYC, mon frére m'a présenté à
quelques-unes de ces connaissances, dont des
membres de gangs (des gars en bleu qui parfois tirent sur des gars en
verts, mais qui sont souvent bien plus interressant que certain banc de
fac). À les voir et à
entendre leurs réflexions, je fus bien heureux de ne pas être blanc.
Bref, ce petit voyage aux States parmi les minorités noires low
class et les asiat' low class remonte et me remue bien le crâne, suite
à la courte vision d'un debat polemique àla television ce soir.
Je ne sais plus
trop quoi penser.
Malheureusement, même si je sais très bien que ma prise de position
actuelle est limite, il m'est difficile de faire marche arrière. Car
tout le monde sait très bien qui émet un avis négatif dans cette
affaire de "légitimité".
Peut-être que je devrais garder ce genre de sentiments pour moi,
mais ce serait encore plus me mentir. Mais moi qui ne suis ni noir ni
blanc mais d'un teint jaune cramoisie, je fais face à un choix
difficile, un cas de conscience personel qui tiraille le pur viet dont
les parents sont blancs, le frére mulatre colobiano-africo-americain et
la futur femme eurasienne.
Mes potes blancs vont surement très mal prendre mon avis (ce
qui est tout à fait compréhensible), avis que j'exprime ouvertement. Mais il ne s'agit pas du fait que je les
déteste parce qu'ils sont blancs, mais du fait que je déteste qu'un
blanc fasse son malin dans un domaine culturel différent que le sien,
d'où la fameuse question de la légitimité.
D'où également la question de races, car parmi les personnes que
j'aie rencontré à l'étranger, il n'y a qu'un pas entre leur vision de
la "légitimité" et du "racisme".
Je souligne le fait que je comprends leur schéma de pensée
concernant leurs véhémentes envies conservatrices, mais je ne tolère en
aucun cas l'amalgame "homme blanc=démon". Voir le viol du patrimoine au
lieu du partage culturel est un avis comme les autres, et en tant que
relativiste dans l'âme (vive Montaigne...), j'accepte l'énoncé de cet
axiome comme un autre. À chacun sa vérité, même si elle mêle
allégrement conneries et fondements historiques.
Je ne vais pas me justifier en
vous parlant de ma
vie, mais sachez simplement que deux concepts se situent autour de moi
: d'une part le peu de famille que j'ai retrouvé au bled au Viêtnam, ma
famille d'adoption en France et les amis de mon frére aux States. Ces
membres de ma famille ont une
perception différente de la vie étant donné la précarité de leur
situation, leur milieu social, bref tous ces facteurs qui rentrent en
jeu et définissent le statut de chaque individu.
Ce que je constate tout de même c'est que des traits de la culture noire ou
encore asiatique perdent de leur impact premier en connaissant une
médiatisation trop importante, touchant ainsi la masse, et que cela
concerne ou la religion, ou la culture, etc. Un exemple bête : que
penser des blancs répétant "Jah Rastafari" lors d'un concert de Don
Carlos en levant leur bière Heineken ?... Les jamaïcains sont
certainement très bavards pour leur prosélytisme, mais il s'agit ici de
religion. C'est quelque chose de sacré. C'est là qu'on parle du fait
que la masse est atteinte.
Pour ma famille et certaines de mes connaissances à l'étranger, la
masse représente les blancs. Je ne me permets pas une telle généralité
car mon environnement direct ne m'influence en aucun aspect là-dessus.
Je ne suis en aucun cas raciste envers les blancs, car le racisme
n'est que de l'ignorance et j'ai la chance de connaître bon nombre de
cultures, car j'ai pu les vivre.